La pratique du Cyclotourisme après 50 ans
La capacité de l’individu à s’investir dans une activité de CYCLOTOURISME à 50 ans dépend de nombreux facteurs. Le capital génétique, les antécédents médico-chirurgicaux, le mode de vie familiale, la sédentarité et le type d’activité professionnelle sont susceptibles de retarder ou au contraire d’accentuer les effets du vieillissement physiologique.
Le sujet de 50 ans ne répond pas à un profil d’aptitude physique unique. Il n’y a rien de commun entre le sportif de toujours aux performances élevées qui n’a jamais cessé totalement le sport et le sédentaire débutant dont l’apparition est en rapport avec l’augmentation de la durée de vie, la retraite professionnelle plus précoce et l’engouement pour le sport. Le grand sportif entraîné ne pose en général pas de problèmes au médecin du sport.
Un suivi médico-physiologique régulier permet le dépistage d’une affection susceptible de remettre en cause son aptitude à la pratique du cyclotourisme.
L’aptitude du sédentaire de plus de 50 ans qui se met au sport est plus difficile à aborder car le
sport est en présence d’un sujet qui appartient à une catégorie d’âge où le risque cardio-vasculaire n’est pas négligeable. Il est nécessaire de quantifier ou d’éliminer ce risque par un bilan clinique et la pratique d’un certain nombre d’examens complémentaires qui vont du simple examen biologique à la recherche d’une anomalie métabolique et d’un électrocardiogramme de repos, à l’épreuve d’effort en milieu spécialisé.
La pratique du CYCLOTOURISME du sujet de 50 ans bonifie les facteurs biomécaniques, énergétiques et nerveux.
Facteurs biomécaniques,
Il faut s’astreindre, dans la pratique sportive après 50 ans à un entretien de la mobilité articulaire. La stabilité articulaire et l’élasticité musculaire sont obtenues par une activité physique régulière et dosée. Un entretien de la sangle abdomino-fessière, un travail de correction posturale et d’assouplissement (étirement des ischio jambiers et des psoas), protègent le rachis et surtout la région lombo-pelvienne. L’activité physique par la pratique du cyclotourisme est un facteur de lutte contre l’ostéoporose et l’amyotrophie. Il est cependant nécessaire d’insister sur les méthodes de prévention de lésions musculo-tendineuses : hygiène de vie,
échauffement progressif avant un effort soutenu, une bonne hydratation avant pendant et après l’effort, la pratique d’intensité adaptée à ses capacités.
Facteurs énergétiques,
L’entraînement progressif et adapté permet une augmentation de la masse musculaire et de la
vascularisation musculaire avec une diminution des résistances périphériques et une augmentation du débit cardiaque. Ainsi la fréquence cardiaque et la pression artérielle de repos sont abaissées, et le risque de trouble du rythme diminue.
Ce type d’entraînement permet une diminution considérable du déclin de la Vo² max due à l’âge, une implication importante dans la tolérance métabolique du glucose en diminuant la résistance insulinique et une mobilisation des acides gras (baisse du LDL et hausse du HDL –cholestérol), d’où un rôle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires.
Facteurs nerveux,
L’entraînement progressif et adapté permet une meilleure adaptation aux situations difficile rencontrées au cours des parcours proposés aux cyclotouristes avec de meilleurs réflexes posturaux et d’équilibration.
Il n’est pas question, chez le sujet de plus de 50 ans, de préparer l’organisme pour des exploits sportifs il s’agit uniquement pour lui de continuer une activité physique et sportive indispensable à un bon équilibre physique et psychique.
En résumé, la pratique du cyclotourisme à partir de 50 ans doit respecter la règle des « 3 R » :
Pratique Raisonnée, éventuellement sur les conseils d’un médecin du sport ;
Pratique Raisonnable, à l’écoute de son corps et en respectant les limites de ses capacités physiques ; Pratique Régulière permettant ainsi des longueurs et difficultés de parcours progressives.
Docteur Pierre GRANIER , FFCT, médecin du sport